Interprétation pratique des normes de l' eau

qualité de l' eau
   Globalement, l'eau potable doit obéir aux normes définies par la réglementation; Si un des paramètres dépasse la concentration limite autorisée, il y a absence de conformité aux normes établies.

 Cependant, avant de prendre une décision précipitée, il convient de vérifier les résultats et de procéder à une enquête hydrologique aussi détaillée que possible.


    Certains éléments toxiques, du seul fait de leur présence, font proscrire l'emploi d'une eau; d'autres peuvent être à la rigueur tolérés s'ils ne dépassent pas une certaine limite.

 Encore faut-il tenir compte du caractère quotidien ou occasionnel de la consommation et de la possibilité d'une accumulation dans l'organisme. 

Si l'on est en présence d'un faible dépassement, limité dans le temps et en l'absence d'une pollution accidentelle importante, le dépassement de la norme ne doit pas être systématiquement considéré comme introduisant un risque significatif pour la population. 

L'autorité sanitaire peut alors, devant les inconvénients importants des coupures d'eau, surseoir à une interruption de la distribution publique.


    L'application de normes conduit à porter des jugements de valeur sur la sécurité du point de vue de l'hygiène publique; il convient alors de considérer l'acceptabilité du risque, mais celle-ci, qui est du ressort de la société dans son ensemble, échappe en fait à la compétence des toxicologues.

   Même si la protection de la santé a un caractère impératif, il n'est pas exclu qu'il soit aussi tenu compte de considérations socio-économiques, des observations effectuées, de l'expérience acquise .


    À un moment donné, on atteint un niveau en dessous duquel toute tentative d'évaluation du risque n'a plus de sens.


 Les impératifs régionaux et en particulier les possibilités locales d'approvisionnement peuvent conduire à des appréciations différentes d'un point à un autre, et donc à des compromis.

 L'opinion publique n'a pas une sensibilité identique dans tous les pays, ni même dans les différentes régions d'un même pays.

 Il peut en résulter des dispositions reglementaires différentes, d'où les difficultés de normalisation à l'échelle internationale; la recherche d'un consensus est alors délicate.

 Les normes refléteront donc des choix sanitaires, mais aussi politiques ou administratifs.

   Il faudra apprécier à leur vraie valeur les possibilités techniques et administratives de les faire respecter car rien n'est pire que la mise en place d'un système réglementaire élaboré selon une méthode technocratique dont l'application locale se heurte à des impossibilités techniques, économiques, etc.
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   La dérogation permanente devient alors une nécessité impérieuse et conduit au laxisme tout en laissant le choix de la décision à des échelons subalternes dépourvus de moyens d'action, mais dont la responsabilité sera toujours recherchée en cas d'incidents.

D'une façon générale, il serait plus raisonnable, comme cela a été fait dans la directive du Conseil des communautés européennes concernant les eaux superficielles destinées à la production d'eau alimentaire, de laisser une possibilité d'interprétation statistique des résultats sauf dans le cas d'un dépassement important. 


Le caractère rigoureux du dépassement instantané de la concentration limite pourrait être ainsi estompé sans inconvénient majeur pour le public. 

Seraient de même intégrées les variations liées à l'échantillonnage, à l'analyse et à la composition de l'eau. 

   D'ailleurs, l'OMS dans ses recommandations ne fixe pas des normes strictes mais des valeurs guides permettant de porter un jugement comparatif sur la qualité de l'eau. 

Ces valeurs sont susceptibles d'être utilisées avec une certaine souplesse dans le souci constant de la protection de la santé publique. 
   En toutes circonstances la compétence de l'hygiéniste devrait lui permettre de décider en fonction de l'intérêt général bien compris. 

Il convient aussi de s'étonner de la tendance idéaliste, justifiée en théorie, de considérer de telles normes comme directement applicables aux pays en voie de développement.

   Il semble plus raisonnable de procéder à une évaluation du risque acceptable inférieur aux autres risques et de retenir qu'il vaut mieux distribuer une eau de qualité inférieure aux normes que pas d'eau du tout, et obliger ainsi les populations à utiliser des eaux non contrôlées.

   En conclusion, si le contrôle de l'eau du point de vue de l'hygiène publique nécessite l'adoption de normes de qualité régies par des textes réglementaires et n'excluant pas les possibilités d'adaptation, il doit aussi prendre en considération les nécessités locales et les accorder avec la disponibilité de la ressource.
   Enfin, il doit tenir compte des possibilités de la mise à disposition du public ainsi que des connaissances techniques pour l'amélioration de la qualité de l'eau.

 Ce dernier point est particulièrement important car choisir des normes et élaborer des textes réglementaires devient parfaitement superfétatoire si la technologie ne permet pas de les obtenir. 

Ceci n'exclut pas la nécessité de suivre l'évolution du perfectionnement des moyens et d'en obtenir la mise en œuvre au fur et à mesure de leur développement.

   Il ne faut pas perdre de vue qu'en matière de prévention, il convient que l'exposition de la population à des substances toxiques reste aussi faible qu'il est raisonnablement possible de l'obtenir.


 Cependant, le système de protection à développer doit être optimisé et directement lié à une juste appréciation du risque acceptable.

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